Fallait bien qu’il finisse ici, l’explosif « Bonjour tristesse ». Un ouragan de paroles, qui rafraîchit un peu l’espace humoristique et politique. OK, c’est agressif et très vif. Ça ne plaira pas à tout le monde. Certain-e-s vont même trouver qu’il cède à la facilité des attaques sur le physique des gens ou des tournures ordurières. Forcément, vous ne serez pas d’accord avec tout mais quel pied de le voir cibler les ennemis du peuple. Si vous arrivez à encaisser le débit, son style s’avère extrêmement jubilatoire. Certaines tournures de langages très imagées, à la Audiard, valent leur pesant de gnons.
Il tranche d’avec tous les comiques pas drôles qui nous font des niaiseries sur les petits soucis du quotidiens gnagnagna, pour faire genre « on est pareils » mais rien nous dire d’intéressant. Le tout à coup de montage épileptique pour masquer leur manque total de talent. La télé en était pleine, le net en regorge, les Cyprien et autre Rire Jaune. Beurk. Ici ça envoie du bois, ça plait ou pas, ça passe ou ça casse.
Il apporte la preuve qu’on peut faire autre chose que du Dieudonné. Depuis que j’entends le merdique « Desprosges nous manque » ou « Il nous faudrait un autre Coluche » brandis par les agitateurs de la quenelle, j’en ai ma claque. Dieudonné est à Coluche ce que Le Pen est à De Gaulle, un récupérateur populiste et opportuniste qui ne fait rien pour ses concitoyens. Avec Bonjour Tristesse, on a la preuve qu’on peut critiquer autant le PS que l’UMP sans tomber dans le FN. On peut être drôle, populaire, sans être populiste ni fielleux. Le tout loin de la gauche caviar de canal et des hipsters dégénérés.
On peut le voir comme un personnage modeste ou dans la merde qui lutte pour rester constructif, créatif, positif. Un exemple à suivre pour que ça ne reste pas qu’un défouloir par procuration.
J’ai trouvé la première année pas mal, c’est plus inégal depuis quelques numéros, mais l’ensemble reste de haut vol avec son tour de force du plan séquence. Allez, bon visionnage et bonne semaine de merde à vous les copines et les copains.