Le grand projet est à l’élu classique ce que Laurel est à Hardy, Éric est à Ramzy ou Garnier est à Sentou (pardon pour eux tous). Je ne parle pas de l’effet comique, loin de là, mais du partenaire indispensable sans qui le politique n’existe plus. Plus du tout. L’élu digne de ce nom doit laisser un caca dans l’histoire. L’élu a un égo à nourrir, les promoteur ont des appétits à assouvir, comme ça fait marcher l’économie, avec un peu de chantage à l’emploi, on vous fait passer le tout. C’est bien entendu sans répartition des richesses, sans recherche du moindre coût, toujours vers la capitalisation et souvent avec de la destruction environnementale. Surface agricoles et naturelles qui disparaissent un peu plus chaque année, pollution, perde de biodiversité, etc.
Frêche a pourri tout Montpellier et ses abords méditerranéens. La formule marche tellement bien qu’elle perdure au-delà de sa mort et de celle de son successeur. Odysséum, centres commerciaux de St Aunès, doublement de l’autoroute. La faim est sans fin. Ayrault a son Notre-Dame-des-Landes, assez célèbre pour que je ne revienne pas dessus. Roustan a son projet de golf en pleine garrigue. Je ne peux pas faire la liste des projets, affreux, pollueurs de l’échelon nucléaire national au plus local des Puech de Reboul sauvé in extremis, mais vous aurez compris.
Nous avons par ici, après des années de saccage de la Vaunage (qui continue, voir le complexe construit en ce moment à Caveirac), le projet du bois de Mainteau.
Beaucoup de ces projets sont dans les cartons depuis longtemps (60 ans pour Notre-Dame-des-Landes). Pas tous, mais c’est souvent le schéma, le temps de façonner les esprits et/ou de racheter les terres. Ici c’est un projet de 30 ans qui plane encore dangereusement sur la région. Rebaptisé éco-parc, parce que la peinture verte c’est plus vendeur en ce moment, le projet compte détruire 100 hectares. En soi, c’est dramatique après tout ce qui a déjà été artificialisé dans la région. Ne doutons pas qu’on nous vende le projet comme « étant le dernier, promis juré ». En réalité c’est la porte ouverte à pire, chaque grignotage incite à plus de grignotage, la Vaunage est son parfait propre exemple.
Quand est-ce qu’une autre voie (voix?) est possible ? J’invite chacune et chacun à se documenter, à marquer son mécontentement auprès de ses élu-e-s, notamment le grand défenseur du projet Christian Valette. Et/ou de donner un peu de son temps, auprès d’une association de défense ou pour râler en préfecture, auprès de la DREAL, auprès de la DDTM. Râlez, il en restera toujours quelque chose.
Je reviendrai sur le sujet et les moyens d’action.
Je survole un dernier point sur lequel je reviendrai aussi : la grande mode va être de faire des MESURES COMPENSATOIRES, ça existe par exemple avec les puits de carbone, un moyen de polluer plus sous couvert de polluer moins, la nouveauté est de compenser en terrains, entre autres. Ça sort en ce moment dans plusieurs journaux, au hasard le canard enchainé du 18 mars, p.6 « Du bio travail ». Je ne dis pas que la DREAL ne fait pas son travail, et salue même le fait qu’elle mette cet outil de mesure en place, mais les inquiétudes restent entières sur la préservation de nos territoires. Quand on aura construit toutes les terres agricoles de plaine en compensant par des forêts de collines (je grossi le trait), où ira-t-on produire notre bouffe ? Et quand on ne pourra plus compenser?
Pourquoi ne pas s’arrêter avant? Rénover ce qui existe, etc.
J’arrête ici, vous saisissez l’esprit. J’en reparle.