Vers l’infini, et au-delà !

Petite analyse de la situation

Je disais donc que la mairie d’Aujargues c’est tout pareil que la région, la nation ou la fédération intergalactique de Star Trek. Ce qu’on peut y faire est biaisé par les limites de la démocratie représentative : risques de malversations, de manque d’imagination, de mégalomanie galopante…

Quand ce n’est pas la médiocrité, c’est l’arrogance qui nous gouverne.

La belle fractale de l'intérieur du Sénat Galactique de la Guerre des étoiles

On pourrait aussi citer le Sénat Galactique de Star Wars…

 

Depuis quelques décennies, la France a attrapé une croissance carabinée et la température du thermomètre ne semble pas vouloir baisser. Les progressistes de droite comme de gauche ont prétendu agir ainsi afin de répondre aux aspirations profondes de la population. En réalité, ils ont surtout contribué à créer de nouveaux besoins, pas toujours utiles, et le système pour nous en rendre dépendant. Le résultat est là, palpable, dès qu’on monte dans une voiture pour se trouver dans un embouteillage.
Sous couvert de modernité, les élus ont transformé un pays , essentiellement rural au sortir de la guerre, en un pays urbain jusque dans ses villages. Sous couvert de décentralisation et de « désenclavement », les villes ont été encerclées de route, coupées des bois, coupées des champs. Sont apparues les ZAC, les supers puis les hypermarchés, répandant toujours plus loin le béton et la merde qui va avec. L’Aujarguette se fendra d’un article spécifique sur tous les exemples vertigineux de la région, je veux juste qu’on comprenne ici que c’est un système, et toujours le même :

  • – étape 1 : création d’un périphérique, premiers centres commerciaux, vidage du centre ville historique et des petits commerces;
  • – étape 2 : rocades, deuxièmes centres commerciaux, autoroute;
  • – étape 3 : troisièmes centres commerciaux (ce qui vide les premiers de l’étape 1 comme ils le firent du centre ville)

Et quand on ne sait plus quoi faire, on double l’autoroute comme à Montpellier. Ce qui engendre devinez quoi ? de nouveaux centre commerciaux ! Yeah, c’trop la fête ! Si ça continue, dans 50 ans on va construire sur la mer comme à Dubaï…

Dubaï vu du ciel

Dans 50 ans, la future ville de Montpellier-l’Espiguette (ne riez pas, certains ne verraient pas le problème)

Évidement, cette formule a ensuite été appliquée aux villages. Ceux proches des villes d’abord, les autres ensuite. C’est là qu’on en revient à Aujargues, un village gardois, rural, ses vignes et olivettes, ses curiosités architecturales comme le château, l’église ou le temple… Et depuis peu : ses lotissements, sa ZAC, son foyer, d’autres lotissements, une route, un rond point et un supermarché…
Beaucoup de villages étaient exsangues ou moribonds au sortir des deux guerres. On ne peut que se réjouir d’un retour démographique. C’était le salut de bien des communes mais il aurait pu être envisagé autrement qu’en les transformant toutes en dortoir. Et maintenant que nous avons atteint une taille de population jamais égalée, est-ce qu’on ne pourrait pas s’arrêter ?

On me dira qu’on ne lutte pas contre le progrès ou que ces pôvres politiques ne peuvent pas tout. Les arguments fatalistes vous pouvez laisser tomber. Ce sont les élus qui ont signé tout ça : les budgets pour les routes, les PLU, les créations de ZAC, les permis de construire, les décrets. Et c’est nous qui les élisons. Donc nous sommes tous un peu responsables et on peut aussi s’arrêter à tout moment si on le décide collectivement.
Peut-être qu’on peut arrêter certaines bêtises en agissant et en votant autrement. J’espère vous y inciter avec ces écrits.

Les projets de lotissement sont un choix et ne sont pas la seule formule possible. Certains élus nous la jouent « ta gueule », d’autres « cause toujours ». Il est temps d’en trouver qui osent la démocratie participative, la vraie. Nous consulter. Nous écouter.

Les villages de la douce France de Charles Trenet ont fondu dans les zones pavillonnaires. Avalés, les clochers. Disparues les maisons sages. Nous les muséifions pour nous faire croire qu’ils existent encore, nous les fantasmons dans des fêtes médiévales médiocres, mais ce n’est plus qu’une illusion. Quand on compare objectivement la part ancienne avec les constructions récentes, elle y est devenue minoritaire (faites un tour sur googueule mape par exemple). Aujargues a encore ses chances pour garder un peu de caractère et un pied dans la nature, sans avoir à se transformer en St-Guilhem-le-désert non plus. Saisissons l’opportunité maintenant !

l’Aj

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