C’est un pic, c’est un roc, c’est un Puech de Reboul !

Fallait bien arriver au morceau de choix : le changement de plus pour pouvoir lotir le Puech de Reboul. Un projet pas clair et très bétonneur.

Pour rappel, il s’agit d’un projet de PLU prévoyant de permettre un lotissement sur une colline :

  • – Cette colline est dans un ENS (Espace naturel Sensible) ;
  • – c’est visible depuis la route et d’autres points de vue du village, au détriment  du caractère actuel du village et de ses monuments ;
  • – cela va générer du trafic, notamment en centre village, devant l’école ;
  • – Le risque d’inondation sera aggravé ou il faudra de monumentaux bassins de rétention ;
  • – Un parcours de santé et un parcours botanique seront détruits, gaspillant les investissements réalisés. C’est sans doute dans la perspective du lotissement que la municipalité les a laissé complètement se dégrader par les intempéries.
Le Puech de Reboul en 2014

Le Puech de Reboul en 2014
(photo CC-BY-NC-ND l’Aujarguette)

Le Puech de Reboul une fois rasé pour lotir

Le Puech de Reboul une fois rasé et loti – Il va falloir créer une voirie, une zone coupe feu, terrasser la colline pour permettre d’ériger des maisons
(photo CC-BY-NC-ND l’Aujarguette)

Le Puech de Reboul dans 30 ou 50 ans?

Qu’est-ce qui empêchera l’équipe suivante de continuer à lotir vers Congénies, ni de nous faire une route et un supermarché de plus à la place du terrain de sport ? Le Puech de Reboul dans 30 ou 50 ans? C’est ce qui s’est passé dans la Vaunage, n’oubliez pas !

 

Les zones d’ombre qui entourent ce projet et l’absence de concertation populaire l’ont largement décrédibilisé. Pour rappel, il y a des erreurs savamment entretenues dans le projet de PLU, la préfecture elle-même a demandé que certaines phrases reviennent dans les documents… des éléments problématiques avaient été « oubliés » en cours de route.

Il y a aussi des erreurs bien arrangeantes de cartographie. Un coup les cartes sont précises, un autre elles changent en cours de dossier… quand elles ne deviennent pas simplement de gros flous artistiques, comme lors de la réunion publique (d’information et pas de concertation de la population, j’insiste).

Enfin, tout ceci n’est que la première étape. En réalité, il va falloir faire – et payer – une autre étude, puis une autre enquête publique, pour savoir le quand et le comment de ce lotissement. À cette heure, personne n’a d’idée de la résolution des problèmes de voirie et d’écoulement des eaux que le lotissement va engendrer. Mais il faudrait déjà accepter le projet !

Bref, un coup on sait ce qu’on va faire un coup on ne sait pas. C’est faites nous confiance on verra après. Sauf qu’après, il sera trop tard. Bien sûr.

 

Prenons par exemple la zone des Aires. D’abord ils nous disent ne pas vouloir construire, puis elle serait réservée pour le futur, quand finalement, on parle d’équipements collectifs (Aujargues en manque à ce point ? En a-t-il les moyens ?). C’est du beau flou artistique :

  • – Soit l’équipe actuelle n’a qu’un vulgaire projet de lotissement en pleine colline, sans aucune perspective intéressante derrière, ce qui finira de défigurer le village pour rien.
  • – Soit elle a en tête des objectifs à plus long terme avec une augmentation jamais freinée de population à Aujargues (Des espaces comme les Aires sont réservés pour agrandir encore, avec peut-être de nouvelles activités commerciales ou des équipements conséquents (type gymnase), ce qui confirme l’effet « Vaunage » du projet).

Dans tous les cas, c’est inquiétant. Un tel engagement de la qualité de vie des habitants aurait du les impliquer plus dans le processus (non monsieur Lamadie, les personnes publiques associées ce ne sont pas la population). On va se retrouver avec quoi aux Aires, un concasseur? Régulièrement nous avons eu droit au « faites nous confiance vous verrez après ». Non, ça ne peut pas marcher comme ça.

 

Le village a-t-il besoin d’augmenter sa population ? A-t-il besoin de s’étendre ? Doit-il le faire à ce point? Ne peut-on pas réinvestir dans les parcelles existantes avant d’envisager l’extension? La petite zone des Aires ne suffit-elle pas pour s’étendre, quitte a envisager une évolution de la population plus basse ? A propos des Aires, mettons-nous bien d’accord. Je parle ici du champ à nu depuis plus de 15 ans, pas de ce que l’équipe municipale a mis comme zone dans le PLU – car sachez-le, l’équipe Lamadie a envisagé une GROSSE zone à cette endroit, qui touche à des bois et des oliveraies. L’Aujarguette, elle, ne touche pas aux olivettes !

Pourquoi lotir une colline ? Ça va se voir comme le nez au milieu de la figure. Vous voulez faire comme l’affreux village de vacances de Calvisson ? Les Aires sont dans un creux de coteau et dans la continuité du précédent lotissement !

 

Et ce ne sont que les interrogations avant étude des dossiers. Une fois qu’on plonge son nez dans les épais documents, c’est effrayant. C’est bâclé ou déformé (même la préfecture fais les gros yeux sur certains points). Et si l’on suit le dossier point par point, on arrive aux conclusions opposées à celles de l’équipe en place. Le risque incendie, inondations, voirie, le bruit… tout conduirait à lotir les Aires et pas le Puech. Je me répète encore mais je ne suis pas forcément pour lotir les Aires, je m’en moque, ce sont eux qui parlent de ces deux zones dans leur projet ! Mais les conclusions sont prise à l’opposé des éléments fournis par l’étude. L’étude n’est presque faite que pour la forme à ce stade !

Certains membres de l’équipe semblent soucieux de préserver les espaces agricoles, ce n’est pas en sacrifiant la forêt qu’on s’en sortira mieux ! Et si le sacrifice de terres arables est un tel crève-cœur, l’autre choix est de ne pas lotir du tout, de ne pas s’agrandir . L’Aujarguette n’est pas pour la croissance infinie. Surtout si elle se donne des allures de pseudo maitrise : Développement Durable, SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale)* et autre attrape-nigaud. L’équipe Héran avait les Aires en têtes. L’équipe Lamadie préfère le Puech (mais finalement envisage les Aires en plus). On peut encore dire non, faire d’autres choix, ailleurs, autrement. Je le répète, par exemple : densification de l’habitat existant plutôt que l’extension du village et envisager un augmentation de la population moins forte que ce que le prévoit le SCOT.

Je ne rentre pas dans le débat des logements sociaux, l’Aujarguette ne se coltine pas les bas du plafond (sérieusement, pour deux logements sociaux vous croyez que ça va être Chicago ? Vous débloquez les mecs). Par contre en ce qui concerne l’accession à la propriété des jeunes aujarguois, laissez-moi rigoler. Ce sera cher vu le prix du mètre carré et la vue imprenable sur le Pic St loup. Et vu la taille des parcelles (faut les caser les 40 parcelles !) ça sera la vie de château au rabais de toutes façons, avec bout de terrain pour la forme. Bref, je vois mal comment les jeunes d’Aujargues vont acheter là et pourquoi eux y auraient plus accès qu’un Nîmois ou un Parisien.

Je ne parle même pas de la déclivité du terrain et des travaux de terrassement à prévoir…

 

La municipalité argumente autour de la réserve foncière. La majorité des terrains appartenant à la mairie elle pourrait faire ce qu’elle veut et générer des bénéfices. Je poserai trois séries de questions :

– Que fera-t-on quand on aura vendu tout l’espace communal à la découpe ? On fera venir des entreprises et de la pub? On transformera Aujargues en Salindres, ville poubelle ?

– Pourquoi ne pas avoir fait de logement social dans l’ancien foyer, si faire des logements sociaux vous tient tellement à cœur ?

– Que se passera-t-il quand le notaire verra que les terrains du Puech ont été acheté à bas prix par la municipalité précédente? Leur versera-t-il la plus-value? Et dans ce cas est-ce que l’opération sera toujours aussi rentable ?

 

Merci aux conseillers qui se sont battus contre ce projet, merci à ceux qui ont émis des observations et des interrogations pertinentes. Ça n’a pas suffit à voter contre mais ça a montré la résistance dont la population a pu faire preuve par la suite. Et que la municipalité n’a pas voulu entendre.

 

L’Aj

* un jour, peut-être je vous expliquerai pourquoi le DD, le SCoT et ce genre de trucs sont des problèmes, mais ce n’est pas la place ici. Tout ce qu’il faut comprendre c’est qu’ils sont promus et élaborés par des gens qui ne peuvent penser hors de la croissance et du progrès. Ce qui nous empêche d’imaginer et de mettre en place des solutions différentes de l’extension route / rond-point / supermarché / lotissement.

Publié dans Analyse, Articles, Critique, Le Puech de Reboul Tagués avec : , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,