Entre thym et olive

On vit bien à Aujargues.

 

C’est pourquoi il faut protéger ce cadre et ce mode de vie. C’est encore un beau pays.

Certes, tout le monde ne voit pas les choses de la même manière. Il y a sans doute des jeunes qui s’ennuient, des vieux que les jeunes agités dérangent, des habitants qui aimeraient certaines des facilités de la ville à la campagne, d’autres qui voudraient s’isoler plus dans leur mazet. Il y a des gens qui cherchent un emploi, ceux à la retraite, des travailleurs des villes, des travailleurs des champs. Si on faisait des sondages ou des référendums sur tel ou tel sujet, certains seraient tantôt dans un camp, tantôt dans un autre. C’est tout ce qui fait la difficulté, j’imagine, pour une équipe d’élus d’avoir des administrés. Ou en étant élus, d’être certains qu’il n’y a pas de malentendu avec la population.

 

La césure importante se fait entre ceux qui pensent qu’ils vivent à la campagne et ceux qui s’en moquent. Que ce soit parce qu’ils n’y ont jamais vraiment réfléchis – ils se sont installés là parce que c’est moins cher qu’à la grande ville – ou que ce soit un désintérêt réel pour la nature et la campagne. C’est à mes yeux les deux forces en présence pour le futur du village et la continuité d’un certain mode de vie. Bien entendu, d’autres questions majeures existent aussi comme l’impôt, le rapport à la liberté individuelle, le rapport au collectif, mais elles découlent, à mon sens, de ce qu’on veut comme cadre et style de vie. Rural ou citadin.

Si vous êtes attachés au côté campagnard du village, il faut le préserver de l’effet Vaunage. A ce rythme, on devra bientôt prendre des vacances loin du village pour pouvoir trouver une forêt ou un coin de nature sauvage. Ce serait un comble alors que c’est à portée de main aujourd’hui. Il faut se battre, il faut combattre Calvisson qui n’a aucune intention de s’arrêter et qui va venir grignoter la nature aux abords du village (pensons au centre équestre et à l’ancienne décharge).

 

Nous avons le socle des pierres et des sédiments, la source fraîche et pure, le soleil et l’air sain. Il faudrait chanter les arbres et les fruits, chanter la garrigue, ses fleurs et ses animaux. La joie du vin et de l’olive sur le pain. Le jardin et le partage. Les nuits de fête ou de silence à regarder les étoiles. Une vie simple qui pourrait simplement suffire.

Encore combien de routes et de lotissements ? De gens en boite et de laideur ordinaire qu’on accepte d’un soupir ou en haussant les épaules.

 

On vit bien à Aujargues. Encore pour l’instant. Si vous pensez de même, ne vous laissez pas faire.

 

l’Aj

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